Le terme de psychothérapie analytique renvoie au traitement psychothérapeutique que permet la méthode psychanalytique, soit à la méthode des libres associations.
Dans notre article « faire une psychothérapie analytique à Paris », nous avons mis en évidence que ce terme de psychothérapie analytique est un pléonasme dans la mesure où, à ce jour, la méthode des libres associations est l’unique méthode qui permet la guérison des symptômes.
En tant qu’elle traite la cause des symptômes, la méthode des libres associations est l’unique méthode actuelle qui peut être considérée à ce jour comme psychothérapeutique.
Précisons que quand Freud à découvert la méthode des libres associations, il a abandonné l’usage de l’hypnose. Autrement dit, au regard du mouvement dialectique de la science par lequel les théories erronées sont rejetées au profit de celles qui sont valables, les méthodes suggestives sont devenues caduques en étant remplacées par la méthode des libres associations.
La persistance actuelle de telles techniques suggestives (TCC, hypnose, sophrologie, coaching, méditation…) révèle précisément ce que Freud à découvert sur la formation à la psychothérapie : le psychothérapeute doit faire lui-même sa propre psychanalyse s’il veut pouvoir assurer le traitement psychothérapeutique de ses semblables.
C’est de ne pas respecter cette règle éthique que se soutient la confusion épistémologique à l’origine de la crise que rencontre à ce jour le champ de la médecine et de la psychologie.
La formation à la psychothérapie (analytique) et à la psychanalyse se structure en premier lieu sur la cure personnelle du clinicien. À Paris et partout dans le monde, c’est avant tout la psychothérapie et la psychanalyse du psychothérapeute qui sont essentielles dans sa formation.
Non seulement, la cure du clinicien va lui permettre d’apprendre de son propre psychanalyste et de sa propre expérience de la méthode des libres associations. Mais surtout, elle est la condition sine qua none pour pouvoir occuper légitimement la position de psychothérapeute et de psychanalyste.
En effet, il est impossible d’assurer le traitement psychique de ses semblables si l’on ne fait pas soi-même sa propre cure car il est structurellement impossible de conduire une cure et de permettre à un être de savoir sur son désir si l’on reste soi-même aliéné de son propre désir.
Autrement dit, si un cordonnier peut être mal chaussé et peut faire un bon travail, un psychothérapeute ne peut pas assurer le traitement psychothérapeutique s’il continue lui-même à rester névrosé.
Du rabaissement de la psychanalyse en analyse aux égarements actuels de la médecine, de la psychiatrie et de la psychologie, le non-respect de cette règle éthique engendre des aberrations logiques qui désorientent la fonction même du soin.
D’un point de vue épistémologique, la cure du psychothérapeute est essentielle dans la mesure où il est très compliqué, si ce n’est impossible, de théoriser correctement les résultats de l’expérience clinique sans faire sa propre psychanalyse, soit sans se débarrasser des illusions qui altèrent nos jugements.
Cette règle éthique concernant la formation à la psychothérapie dite analytique est fondamentale et nous pensons, au regard du coût faramineux engendré par les traitements erronés, en médecine, en psychiatrie et en psychologie notamment, qu’elle devrait s’appliquer à tous les chercheurs en psychopathologie.
D’ailleurs, la séparation actuelle entre la recherche dite théorique et l’expérience clinique illustre suffisamment le problème qui affecte le champ de la santé : les écueils de la médecine et de la psychologie relèvent précisément de cette mésestimation du poids de la névrose dans la formation du chercheur et du soignant.
Freud a très rapidement compris la nécessité que les médecins qui voulaient pratiquer la psychanalyse devaient au préalable se soumettre eux-mêmes au traitement psychanalytique. Mais l’histoire de la psychanalyse nous suggère que cette règle éthique ne cesse d’être annulée rétroactivement. Son mépris engendre un dévoiement de la technique, de la théorie et donc de la formation à la psychothérapie.
Pour affiner la pratique de la psychanalyse et sa transmission, Fernando de Amorim a mis en évidence que la cure du psychanalyste devrait être sans fin dès lors qu’il continue d’exercer.
Au regard de notre propre expérience clinique et des écueils qui se répètent dans l’histoire de la psychanalyse jusqu’à aujourd’hui, nous ne pouvons que confirmer la nécessité de cette exigence éthique.
Après avoir souligné la prépondérance de la cure personnelle dans la formation du psychothérapeute et du psychanalyste, nous pouvons préciser que la formation à la psychothérapie et à la psychanalyse, à Paris ou ailleurs, se déroule dans une École de psychanalyse.
A travers des supervisions, des réunions cliniques, des séminaires, des groupes de lectures, l’École de psychanalyse dispense une formation clinique et théorique.
L’expérience clinique est, comme la cure du clinicien, l’élément le plus important de la formation à la psychothérapie(analytique) et à la psychanalyse. C’est pour cette raison que des Écoles de psychanalyse comme le RPH (Réseau pour la Psychanalyse à l’Hôpital), à Paris, favorisent la formation à la psychothérapie dès les premières années de formation. En mettant à disposition un local pour assurer les psychothérapies et les psychanalyses et en invitant les étudiants à recevoir des patients tout en étant supervisés, l’association psychanalytique à Paris forme les cliniciens à la psychothérapie et à la psychanalyse en les confrontant le plus tôt possible à l’expérience.
Complémentaire à une formation universitaire tout de même souhaitable mais littéralement secondaire quant à l’importance de la pratique clinique, c’est finalement la confrontation à l’expérience clinique, tant dans sa propre cure que dans le maniement de la technique avec les patients et les psychanalysants, qui constitue l’essentiel de la formation à la psychothérapie, dite analytique, à Paris et ailleurs.
Si vous souhaitez en savoir davantage sur le cadre de la formation à la psychothérapie et à la psychanalyse, n’hésitez pas à me contacter directement où à vous rendre sur le site du Réseau pour la Psychanalyse à l’Hôpital.