Je souffre d’anxiété, en quoi la psychothérapie peut-elle m’aider ?
Reconnaitre son anxiété est déjà une première étape dans la voie de la guérison. En effet, beaucoup de gens peuvent souffrir d’anxiété tout en minimisant leur souffrance et en la justifiant sans cesse en fonction d’un contexte, par exemple avec les études, le travail ou avec une multitude de tracas du quotidien.
Comment savoir si je souffre d’anxiété ?
S’il est possible de minimiser ou de rationaliser son anxiété, le premier pas consiste donc à la reconnaitre.
L’anxiété est un trouble psychique plus ou moins intense qui s’accompagne le plus souvent de phénomènes physiques comme de l’agitation, des sueurs, une augmentation du rythme cardiaque, des spasmes respiratoires, des douleurs gastriques, de la pâleur faciale ou encore, une forme de paralysie plus ou moins intense.
Psychiquement, l’anxiété se manifeste à travers une peur ou une appréhension plus ou moins intense et prolongée. Parfois la peur est liée à un évènement assez spécifique, par exemple dans le cas examen, d’une prise de parole en publique ou lors d’un rendez-vous amoureux. Mais elle peut aussi s’attacher à un évènement plus anodin comme sortir dans la rue ou rencontrer des amis. L’anxiété peut se généraliser.
Est-ce que l’anxiété se soigne ?
L’anxiété n’est pas une fatalité. Tout d’abord, il s’agit de considérer que l’angoisse a une fonction importante pour l’organisme en tant qu’elle permet de le mobiliser. Qu’il s’agisse alors de le préparer face à un danger ou d’attirer l’attention vis-à-vis d’une réalité que l’être méconnait, l’angoisse jour un rôle considérable. Mais au-delà de sa fonction protectrice, l’anxiété peut devenir pathologique, notamment quand elle devient paralysante ou encore quand elle tend à se manifester trop souvent. C’est donc cette dimension pathologique de l’anxiété que la psychothérapie permet de soigner.
Comment se guérir de l’anxiété ?
Pour préciser comment peut se guérir l’anxiété, il faut en premier lieu distinguer le soin de l’anxiété des procédés qui visent à la masquer. Par exemple, la consommation d’alcool ou de cannabis est connue depuis longtemps comme moyens de se « déstresser ». De la même manière, la consommation d’anxiolytiques, d’antidépresseurs ou de bétabloquants joue cette fonction de voile et de camouflage.
Il n’est pas inutile de préciser que ces expédients ne permettent pas de se guérir de l’anxiété mais permettent de la masquer temporairement : celui qui en fait usage peut facilement en devenir dépendant et développer de multiples problématiques psychiques ou corporelles liées notamment aux effets secondaires des produits utilisés.
Il existe de multiples stratégies d’évitement de l’anxiété. Par exemple, la pratique du sport, le sommeil, la nourriture ou même le travail peuvent venir jouer ce rôle d’apaisement temporaire. Cependant, en ayant une fonction d’évitement vis-à-vis de l’anxiété, ces comportements peuvent devenir eux-mêmes pathologique : ainsi, celui qui utilise ces stratégies pour éviter l’anxiété pourra pratiquer du sport en excès, dormir en excès, se nourrir en excès ou même travailler en excès.
A chaque fois, nous pouvons constater que c’est l’excès qui permet de distinguer la dimension pathologique du comportement utilisés comme moyen d’évitement.
Il existe une infinité de « thérapies » dites brèves qui consistent à proposer des techniques de conditionnements qui visent à éviter l’anxiété. Mais de la même manière que toutes les techniques d’évitement, ces stratégies de conditionnements deviennent elles-mêmes pathologiques, contraignantes et chronophages. Méditation, TCC ou encore sophrologie, une infinité de techniques permettent d’éviter temporairement l’anxiété en focalisant l’attention sur d’autres pensées.
Mais ce qui est essentiel à considérer, c’est que toutes ces stratégies ne permettent pas de guérir de l’anxiété, elles consistent à la voiler via des comportements de fuite.
Au contraire de ces techniques d’évitement, se guérir de l’anxiété suppose d’affronter les pensées qui provoquent l’anxiété. Ceci est possible grâce à la psychothérapie et la psychanalyse : la méthode des libres associations permet au patient ou au psychanalysant de découvrir progressivement les pensées qui causent son anxiété et ce faisant, de s’en débarrasser. Par exemple, le patient pourra découvrir que son angoisse était liée à une peur infantile qui se représentait dans le présent.
Pourquoi je souffre d’anxiété ?
C’est précisément en se demandant ce qui cause son anxiété que celui qui en souffre commence à se soigner. Grâce à la méthode des libres associations et grâce à l’écoute bienveillante du psychothérapeute, le patient pourra affronter la source de son anxiété et ce faisant il pourra la traiter.