Quelle est la meilleur thérapie pour la dépression ?

Dans un article intitulé, quelle est le meilleur traitement pour la dépression ?, j’ai mis en exergue que la plupart des études qui promeuvent l’efficacité des antidépresseurs reposent sur un biais interprétatif, à savoir sur le fait de focaliser l’attention exclusivement sur le symptôme et sur sa disparition temporaire.

 

En isolant exclusivement l’effet à court terme que produit le traitement médicamenteux, ces protocoles de recherche induisent une erreur d’interprétation – qui arrange bien les laboratoires pharmaceutiques – qui consiste à faire croire que les médicaments antidépresseurs soignent la dépression.

 

Or il est inconcevable logiquement qu’un antidépresseur puisse réellement soigner la dépression dans la mesure même où le traitement chimique ne soigne pas le trouble psychique qui cause la dépression :

 

Un antidépresseur ne peut donc qu’atténuer temporairement le symptôme dépressif sans ne jamais le soigner véritablement.

 

Alors, si ces traitements chimiques peuvent être utiles cliniquement dans certaines situations exceptionnelles, présenter les antidépresseurs comme une thérapeutique pour la dépression constitue une tromperie qui profite, en premier lieu, aux laboratoires pharmaceutiques.

Et comment ! D’atténuer les effets sans ne jamais traiter la cause, cela ne revient-il pas à prescrire des antidépresseurs indéfiniment ?

 

Entre la dépendance au médicament et les nombreux effets secondaires qui nuisent à la santé, l’usage thérapeutique des antidépresseurs s’avère donc très problématique.

 

Toutefois, il ne s’agit pas de diaboliser ces traitements chimiques car en étant prescrits dans certaines situations cliniques délicates, en supplément d’une psychothérapie, ils peuvent être d’une aide très précieuse. 

 

 

Finalement, seule une psychothérapie peut être réellement considérée comme une thérapeutique appropriée au traitement de la dépression. Cependant, il convient de bien remarquer que toutes les psychothérapies ne permettent pas de soigner la dépression.

 

Certaines thérapies agissent, à l’image des antidépresseurs, en apaisant le symptôme sans traiter la cause.

 

Il est donc essentiel de bien distinguer la psychothérapie qui soigne la dépression en traitant la cause du symptôme et une psychothérapie atténue temporairement le symptôme sans pour autant le soigner durablement.

 

Cette différence cruciale entre une guérison et un apaisement momentanée permet de distinguer quelle psychothérapie s’avère réellement efficace pour la dépression, ce qui revient à se demander sans ambages :

 

 

Une multitude de techniques se présentent aujourd’hui comme « meilleur thérapie pour la dépression ».

 

Malgré cette multiplicité, il est facile de se rendre compte que l’imposture qui caractérise ces « traitements miracles » repose sur la même confusion dont fait usage les laboratoires pharmaceutiques, à savoir celle qui assimile un effet ciblé temporaire et une guérison.

 

La plupart des techniques qui se présentent aujourd’hui comme des thérapies pour la dépression ont un effet d’apaisement temporaire mais ne traitent pas ce qui cause le symptôme.

 

TCC, EMDR, sophrologie, pensée positive, relaxation, méditation de pleine conscience, hypnose, coaching, etc., malgré l’infinité des nominations que recouvrent ces techniques, elles constituent dans leur ensemble des systèmes de conditionnements qui permettent d’influencer le symptôme grâce à des suggestions et des autosuggestion : penser à des idées positives au lieux des idées négatives, se répéter en boucle des pensées réconfortantes ou encore associer des pensées agréables à des expériences difficiles…

 

En conditionnant les pensées du patient, les « thérapies brèves » peuvent donc avoir des effets temporaires d’apaisement mais dans la mesure où ces techniques ne traitent pas la cause du trouble psychique, ce dernier tend donc inexorablement à se représenter après l’arrêt du traitement.

 

 

La thérapeutique qui permet de traiter la cause de la dépression est celle qui s’appuie sur la méthode des libres associations : la psychothérapie avec psychanalyste ou la psychanalyse.  

 

À la différence des systèmes de conditionnements, la méthode des libres associations vise à dénouer le conflit intrapsychique qui cause le symptôme et ce faisant, à liquider la dépression de manière durable.

 

De plus, en traitant le conflit intrapsychique qui cause la dépression, la cure psychanalytique agit non seulement sur le symptôme dépressif mais aussi sur l’ensemble des symptômes qui font souffrir l’être.

 

Contrairement aux discours trompeurs qui promeuvent des traitements à la fois rapides et efficaces, le traitement psychanalytique n’est pas une remède miracle: il suppose un travail sérieux dont la durée dépend du rythme de chacun.

Car à la différence desdites « thérapies brèves », le traitement psychanalytique ne vise pas à atténuer un symptôme ciblé temporairement, il vise à ce que l’être puisse réellement se débarrasser de l'ensemble de ses symptômes en se délestant du conflit intrapsychique qui empêche son existence, parfois depuis sa plus tendre enfance.

 

Finalement, la question quelle est la meilleur thérapie pour la dépression semble perdre de son sens dès lors que nous repérons le biais d’interprétation par lequel un effet d’apaisement momentané est présenté comme une guérison. Car peut-on comparer un traitement qui permet de liquider durablement un symptôme avec des techniques qui permettent de l’apaiser illusoirement ?