
En France, chaque année, c’est à environ 380 000 personnes que l’on prononce le diagnostic d’un cancer. L’annonce d’une maladie grave, quelle qu’elle soit, vient faire traumatisme dans la vie de celui qui la reçoit et de son entourage. La manière dont le professionnel de santé amène cette nouvelle peut impacter la façon dont la personne souffrante va l’accueillir et se l’approprier. Entre culpabilité et sidération, l’arrivée brutale de la maladie dans la vie du sujet provoque toujours de vives réactions émotionnelles. Comment accepter d’être malade ?
Face à la maladie, chacun réagit différemment, mais cette annonce est toujours bouleversante. C’est « un coup de tonnerre dans un ciel serein ». En effet, la maladie vient scinder la vie de l’individu en deux. Il y a un avant, et un après. Il faut faire le deuil de son soi passé, et laisser la possibilité à un nouveau soi d’émerger, avec des similitudes et des différences. Cela nécessite de renoncer à des capacités physiques devenues ou qui risquent de devenir inaccessibles. Cette annonce mobilise bon nombre d’angoisses, la culpabilité pouvant les renforcer. Il est commun d’entendre, à la suite de l’annonce : « J’aurai dû manger mieux, faire plus de sport, avoir un mode de vie sain… », « j’aurai dû arrêter de fumer ». Elle peut aussi faire naître un sentiment de honte et/ou de mésestime de soi. Souvent, les personnes à qui on annonce une maladie ne parviennent pas à mettre de sens sur ce qui leur arrive, elle se disent « Pourquoi moi ? Pourquoi ça ? ». Quoi qu’il en soit, ce qu’on pourrait qualifier de bouleversement vient mobiliser de vives angoisses, différentes chez chacun mais qui trouvent une convergence dans le rapport à la mort auxquelles elles sont violemment confrontées (de façon plus ou moins consciente).
Le philosophe H. Bergson disait « la maladie est le plus court chemin pour accéder à soi-même ». Cependant, nous ne sommes pas tous en capacité de se confronter à soi-même, parce que cela implique inéluctablement d’être mis face à ses défenses, à ses failles et faiblesses. La personne à qui l’on vient d’annoncer une maladie se sent souvent démunie et non-écoutée, non-entendue, peu prise en considération. L’aide d’un psychothérapeute peut être mobilisée afin d’agir comme un étayage dans le cheminement de la découverte de soi, mais également dans l’acceptation de ce diagnostic et des conséquences que la maladie va avoir, tant sur le plan physique que psychique. L’annonce d’une maladie se fait parfois en hôpital, après une batterie de tests coûteuse en énergie et en temps. Le processus de soin peut vite se mettre en place et laisser l’individu seul et démuni. La psychothérapie propose d’aider les personnes malades en accueillant leur souffrance, et en proposant un lieu d’écoute, où la décharge d’émotions en tous genres peut se faire librement. Le psychothérapeute, par le biais de son écoute bienveillante et contenante demeure disponible pour faire ce travail de mise en sens d’éprouvés douloureux et parfois inavouables.
Le cadre psychothérapeutique permet de pallier au manque d’écoute ressenti par les personnes en souffrance. Dans ce cheminement vers l’acceptation d’un nouveau mode de vie, la psychothérapie peut offrir des clefs, ouvrir des portes vers une meilleure connaissance de soi, tout en aidant à combattre la maladie de façon plus sereine. En effet, les études montrent que la psychothérapie avec un psychanalyste favorise les effets du traitement médical, autrement dit, elle aide à la guérison, quand cette dernière est possible.
Le psychothérapeute peut également décharger les familles en recevant les inquiétudes et angoisses que font naitre la maladie chez l’individu lui-même, et aider à la décharge de sentiments de honte et de culpabilité. Le cadre psychothérapeutique, dans la continuité qu’il propose, peut aider l’individu à se maintenir en vie, au sens psychique mais aussi physique.
Accepter d’être malade se fait non sans douleur, et demande de temps. Ce passage difficile nécessite de faire le deuil d’un soi passé, permettant d’accueillir un nouveau soi, différent et semblable à la fois. Ce passage éprouvant et couteux en énergie peut être étayé par l’aide d’un psychothérapeute dont la fonction est d’offrir à chacun une écoute bienveillante, qui permet de déposer sa souffrance sans peur du jugement. Le psychothérapeute aide, dans ce moment charnière, à évacuer la culpabilité et les remords. Dans ce processus d’acceptation, le psychothérapeute accompagne la personne en souffrance à son rythme et sans retenue. Le psychothérapeute, à Paris et ailleurs peut également venir en aide à l’entourage des personnes diagnostiquées, qui se retrouve parfois démuni face à la maladie.
C.W