L'agoraphobie est un trouble psychique qui se caractérise par une une très forte angoisse, une peur des espaces publics qui, en réalité, ne présentent aucun danger réel.
Son étymologie vient du grec agora : assemblée, lieux publics et phobos : peur. Il a été introduit pour la première fois par Carl Westphal en 1871. A Paris et dans toutes les grandes villes, l'atmosphère peut être plus facilement anxiogène. On fait le constat d'un grand nombre de personnes agoraphobes. Face à ce trouble qui peut rapidement devenir gênant voire handicapant, les individus se sentent tout à fait impuissants.
Les phobies sont en réalité des peurs irrationnelles dirigées vers un ou plusieurs objets. Ce trouble de l'agoraphobie touche 2 à 4% de la population. La phobie induit la personne en souffrance à éviter les lieux dans lesquels elle pourrait être confrontée à l'objet de sa peur. Dans le cas de l'agoraphobie, il s'agit donc de la peur des espaces publics. Ces lieux anxiogènes vont conduire l'individu à s'isoler. Aussi, pour s'épargner la souffrance générée par la confrontation avec sa phobie, la personne souffrante met en place des stratégies d'évitement.
*Notons au passage que la plupart des personnes se déclarant agoraphobes sont en fait démophobe. Il s'agit de la peur des foules et non des lieux publics.
Il existe certains cas, dont des situations dites thérapeutiques, où la personne se confronte volontairement à sa phobie. Par cette action, les personnes dites contraphobiques, tentent de reprendre le pouvoir sur un vécu qui leur échappe.
L'agoraphobie est souvent associée aux deux grandes pathologies névrotiques que sont l’hystérie et la névrose obsessionnelle (voir l'article). Son mode de fonctionnement est souvent articulé à l'hystérie, bien souvent associé à des symptômes de conversion (le corps est le théâtre du conflit). Néanmoins, l’objet de la phobie peut également se déplacer, ce qui la rapproche d’avantage de la névrose obsessionnelle. En d'autres termes, l'individu n'a pas peur des espaces publics pour ce qu'ils sont mais car ils sont l'objet du déplacement d'une peur inconsciente d'une toute autre nature. La place d'un conflit psychique dans cette pathologie est de premier ordre, les symptômes n'en sont que les manifestations.
Elle se déclare généralement suite à un traumatisme ou un événement actuel qui réactive des pensées bien plus anciennes. Ces pensées ne pouvant alors prendre une forme consciente, notre psychisme se joue d'inventivité afin de les déplacer. Attaques de panique et crises d'angoisse peuvent s'observer. Elles engendrent une sensation de mort imminente, le rythme cardiaque s'accélère et le souffle devient court. Les muscles se tendent et le corps est parcouru de tremblements. Les personnes ressentent alors un poids sur leur poitrine et ont parfois le sentiment de sortir de leur corps, de ne plus être dans la réalité.
Il est aisé de comprendre à quel point cela peut engendrer des complications dans la vie sociale et professionnelle. L'isolement qui en résulte est alors un terrain propice à la dépression, alimentant ainsi un circuit où l’imaginaire prend une place prépondérante entretenant ainsi les peurs irrationnelles.
Nous présenterons ici les bénéfices qu’une psychothérapie avec psychanalyste peut apporter à l’être en souffrance dans la voie de sa guérison.
Il existe deux grandes formes de traitements actuellement appliqués de l’agoraphobie :
- les techniques de conditionnements et de suggestion
- la psychothérapie
Les techniques de suggestions et de conditionnement (TCC, Sophrologie, Coaching, relaxation...) vont agir directement sur le symptôme et ses manifestations. Grâce au transfert, l’influence du technicien lui permet de conditionner les manifestations du symptôme. La source du symptôme n’étant pas déliée, ces techniques entraînent un déplacement du symptôme. Ces techniques peuvent être considérées comme des systèmes obsessionnels: elles sont prises dans le circuit névrotique et ce sont les exercices proposés qui deviennent des nouveaux rituels visant à masquer les obsessions ou à vivre avec.
Ce qu'il faut comprendre, c'est que ces techniques obsessionnelles ne peuvent pas soigner la phobie mais elles peuvent en revanche la déplacer:
Plutôt que de souffrir d’agoraphobie, le patient va donc potentiellement développer d’autres troubles qui permettront une nouvelle expression du conflit intrapsychique à l’origine de la phobie. En outre, quelques mois après la fin de la psychothérapie, il n’est pas rare que les anciens circuits soient réinvestis et que la personne manifeste de nouveau son agoraphobie.
La psychothérapie va permettre à la fois la gestion des crises et leur résolution. Grâce à la méthode des libres associations (voir l'article), le patient (en psychothérapie) et le psychanalysant (en psychanalyse) vont pouvoir remonter la source idéative de leur agoraphobie : ils vont pouvoir résoudre le conflit intrapsychique qui se représentait dans leur(s) phobie(s) et ainsi, se débarrasser de leur(s) symptôme(s).
Les troubles phobiques sont très souvent associés à d’autres symptômes. Le patient (qui devient psychanalysant dès lors qu'il entre en psychanalyse) va pouvoir faire le tour de ce combat intérieur qu’il mène sans forcément le savoir. Ce faisant, il va pouvoir réinvestir son énergie autrement ; dans une voie qui le satisfait davantage. En effet, l’agoraphobie et les symptômes psychiques de manière générale, utilisent une grande partie de l’énergie de la personne, si bien qu’une fois les symptômes liquidés, l’être devenu sujet retrouve une grande vitalité qu’il peut ainsi investir dans la voie de son désir.