Les ruminations constituent une forme spécifique de symptôme psychique qui manifeste par une tendance à revenir sans cesse, par la pensée, sur un même sujet. Qu’elles se représentent via de la colère envers une personne ou sous forme de reproches adressez à soi-même, qu’elle se fixe à des pensées qui paraissent anodines ou qu’elles s’expriment par des remords ou des regrets accablants, ces ruminations se caractérisent par leur dimension répétitive et par le fait qu’elles absorbent l’esprit.
Je ne suis pas sûr qu’il soit cliniquement justifié de distinguer une idée fixe d’une rumination. Il me semble plus approprié de parler d’obsession pour qualifier cette pensée répétitive qui tourne en rond et qui fait le siège de l’esprit.
La souffrance est certainement le signal d’alarme le plus important.
Cependant, il arrive régulièrement que nous ne reconnaissons pas nous même le caractère pathologique de nos ruminations. C’est-à-dire que nous pouvons banaliser ces ruminations, nous pouvons les généraliser, les minimiser et nous faire croire que ce sont des pensées « normales » ou juste, que nous « pensons beaucoup ». Dans ce cas, le signal d’alarme va apparaitre indirectement, par exemple à travers des difficultés professionnels, des difficultés relationnelles, sexuelles ou encore par le développement de symptômes corporels et organiques.
De plus, quand l’être ne rend pas compte de la dimension symptomatique de ses pensées, il n’est pas rare que ce soit le conjoint ou encore les enfants qui viennent sonner le signal d’alarme.
La dimension toxique de ces pensées apparait assez distinctement quand elles se présentent comme une forme de torture mentale ou quand elles accaparent toute l’énergie psychique. Mais dès lors que nous nous défendons de reconnaitre ces pensées toxiques – en tentant par exemple de les minimiser ou de les contextualiser – nous pouvons alors reconnaitre la toxicité de ces pensées dans leurs conséquences problématiques qu’elles induisent : problèmes de couples, difficultés professionnels, familiales…
Les ruminations mentales font le plus souvent parties du tableau clinique de la névrose obsessionnelle mais elles peuvent cependant apparaitre dans d’autre structures psychiques.
Il n’est pas possible de s’en débarrasser seul ou encore par une technique de suggestion (Tcc, hypnose, coaching ou méditation) car les ruminations finissent par revenir, soit en gardant le même objet de préoccupation, soit en se déplaçant sur une autre thématique.
Pour se débarrasser de ses ruminations et pour s’en prémunir, il faut faire une psychothérapie ou une psychanalyse.
Cet article a été rédigé suite à une interview publié sur le site MMJ
je-rumine-sans-cesse-c-est-normal